mercredi 1 septembre 2021

À cause des anges... : le christianisme primitif était-il masculin ?

Au Ier siècle, l'Église est en pleine construction. C'est un espace, non pas vierge, puisqu'elle hérite de traditions religieuses antérieures, mais propice aux innovations : après tout, pour le dire dans un langage fort peu théologique, il s'agit d'attirer de nouveaux et nouvelles adeptes par une offre originale, en répondant à des besoins sociaux et spirituels qui n'étaient pas satisfaits jusque-là. Les femmes rejoignant les premières communautés chrétiennes vont-elles profiter de ce contexte a priori favorable pour faire entendre leur voix et obtenir, en leur sein, davantage d'égalité ? Et dans quelle mesure l'Église naissante va-t-elle s'adapter à leur éventuelle volonté progressiste ?

Il y a bien eu, à cette époque, dans certaines églises chrétiennes, des pratiques religieuses mettant hommes et femmes à égalité. Les lettres de saint Paul l'attestent. La Première épître aux Corinthiens, à travers la réaction indignée de son auteur, témoigne, par exemple, de l'usage adopté par les Corinthiennes, de la prière tête nue à la manière des hommes, ainsi que de l'acceptation de cet usage par les membres masculins de la communauté (même si le texte paulinien fait sans doute suite à la plainte d'un mécontent ou au scrupule d'un inquiet, face à cette indistinction des genres dans l'acte de prière un peu trop révolutionnaire) :

    « Toute femme qui prie ou prophétise, le chef non voilé, fait honte à son chef ; c'est exactement comme si elle était une femme rasée. Si donc une femme ne se voile pas, qu'elle se tonde aussi ! »

Les Corinthiennes avaient apparemment poussé leur égalitarisme encore plus loin, en s'autorisant à prendre la parole au sein de l'assemblée, soit pour interroger, soit pour expliquer, comme les hommes avaient l'habitude de le faire. Cette pratique nous est également connue par sa condamnation :

    « Que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis de parler ; mais qu'elles soient soumises, selon que la Loi même le dit. Si elles veulent s'instruire sur quelque point, qu'elles interrogent leur mari à la maison ; car il est honteux pour une femme de parler dans une assemblée. » (1 Corinthiens, 14,34 – 14,36)

    « Que la femme écoute l'instruction en silence, en toute soumission. Je ne permets pas à la femme d'enseigner ni de faire la loi à l'homme, qu'elle se tienne en silence ; » (1 Timothée 2,11 – 2,12)

Ces innovations dans la pratique religieuse sont contraires à la direction que Paul souhaite voir prendre aux communautés chrétiennes et qu'il croit nécessaire à leur survie et à leur développement. À son sens, le christianisme ne peut durer dans un environnement qui ne lui est guère favorable que s'il se fait discret et ne donne pas prise aux attaques de la critique*. À l'immobilisme social qu'il promeut, peu compatible avec cet élan révolutionnaire qui traverserait, selon certain.e.s, l'Église des premiers temps, il oppose une révolution spirituelle : l'esprit doit se substituer à la lettre dans l'interprétation des textes religieux (par exemple, la souillure n'est point matérielle et corporelle (ingestion d'un aliment impur), mais spirituelle). Pour les femmes, cependant, cette révolution n'a pas la conséquence qu'on pourrait en attendre : en faire des créatures de Dieu égales aux hommes en dignité sur le plan spirituel, au contraire ! L'apôtre s'attache à justifier leur domination, la norme dans la société gréco-romaine du Ier siècle, qu'il entend respecter pour les raisons que nous avons évoquées plus haut, par un motif ontologique. Ce choix de pure stratégie, qui s'explique entièrement par des raisons politiques, aura de lourdes conséquences pour les femmes, telles qu'elles se font encore sentir aujourd'hui...

(* Ainsi Paul invite-t-il les citoyens grecs convertis à prendre part aux rituels civiques, impliquant sacrifices aux dieux de la Cité et consommation, lors d'un banquet, des animaux sacrifiés. Contrairement au parti judéo-chrétien qui prône le « séparatisme » avec les polythéistes, il souhaite ne pas attirer l'attention sur les communautés chrétiennes, de peur des persécutions. Rappelons qu'il en parle en connaissance de cause, puisqu'il a survécu à une lapidation !)


1 Corinthiens, 7,1 – 7,40, puis 11,2 – 11,16, puis 14,34 – 14,36 (53 après J.-C.) :

La Première épître aux Corinthiens est écrite par Paul au retour de sa troisième et dernière mission* dans les « nations »**. Elle comporte quelques réflexions de portée générale, ainsi que des réponses à des questions précises posées par les membres de la communauté. La profusion de ces questions traduit l'importante activité réflexive de ceux-ci tant sur le plan théorique que pratique, conforme à la tradition intellectuelle grecque, bien vivante à Corinthe. L'évangéliste voit néanmoins cet intellectualisme d'un mauvais œil : il le répète à de nombreuses reprises, les discussions théoriques aboutissent immanquablement à des oppositions doctrinales et à des schismes. La jeune Église, pour survivre, doit être une et indivisible. Pas de théorie, de la « prophétie ». La prophétie, telle que l’entend Paul, est une sentence donnée qui n’a pas à être discutée. Dans l’assemblée chrétienne se trouvent réuni.e.s des hommes, des femmes et des anges. Une prophétie est une parole dite par un ange et répétée à haute voix par le membre de l’assemblée qui l’a entendue. Dans ses lettres, Paul prophétise souvent, il ne discute pas.

(* Voyage évangélique souhaité par l'Église de Jérusalem, dans le but de répandre la bonne nouvelle et d'aider les converti.e.s à bâtir leur église…)

(** Les « nations » sont les peuples qui n’ont pas bénéficié de l’alliance avec Yahvé avant la venue du Christ. De par sa nationalité romaine – bien qu’étant né en Cilicie, actuelle Turquie – et parce qu’avant sa conversion en 32 Paul avait la charge de la persécution des Chrétien.ne.s de Jérusalem, il reçoit la mission d’apporter la bonne nouvelle aux nations, du nord de la Syrie à Rome.)

Parmi les questions examinées dans cette première lettre, il en est deux qui font intervenir un regard genré. L'une, traitée par l'apôtre comme morale et mondaine, concerne le comportement du bon chrétien / de la bonne chrétienne hors de l'assemblée, dans l'attente du royaume de Dieu à venir. L'autre est traitée sous un angle spirituel : elle concerne le comportement du bon chrétien / de la bonne chrétienne dans l'assemblée, où le royaume de Dieu est déjà réalisé. Cette distinction n'est pas anodine en 53 après J.-C. À cette époque, Paul répond aux vœux d’égalité émis par les femmes en la limitant à la sphère privée domestique, tandis que dans la sphère publique, la domination doit continuer à s’imposer, tant dans la société païenne qu’à l’église.

La première question abordée concerne la virginité : dans l'attente du royaume de Dieu, dont la venue est proche, vaut-il mieux rester vierge ? La virginité est certes préférable, mais si la conserver est trop ardu, il faut se marier, le mariage étant indissoluble. Incidemment Paul mentionne son exemple personnel, qu'il ne prétend pas généraliser : sa mission et son mode de vie lui imposent célibat et chasteté. Ce qui est remarquable dans le traitement de cette question, c'est la symétrie parfaite entre les discours adressés aux hommes et aux femmes :

    « Mais à causes des fornications, que chaque homme ait sa femme et chaque femme son mari. Que le mari s'acquitte de son devoir envers sa femme, et pareillement la femme envers son mari. La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari. Pareillement l'homme ne dispose pas de son corps, mais la femme. Ne vous privez pas l'un de l'autre, sinon d'un commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière ; et de nouveau soyez ensemble, de peur que le Satan ne vous tente à cause de votre incontinence. »

Cette symétrie hommes-femmes disparaît néanmoins brièvement à l'occasion d'une adresse faite aux pères : « Ainsi donc, celui qui marie sa jeune fille [la volonté de celle-ci est sous-entendue] fait bien, et celui qui ne la marie pas fera mieux [idem] », puis de recommandations regardant les veuves (cf. 1 Timothée, 5,3 – 5,16). Le père d'une fille nubile et la veuve (comme s'il n'existait pas de veuf !) appartiennent traditionnellement à une catégorie de personnes dont la situation, jugée problématique, requiert un traitement à part. Paul n'est donc ici en rien original. Par contre le contenu de la première injonction, qui établit une réciprocité absolue entre époux et épouse, l'est sans commune mesure davantage : l'égalité dans le mariage n'existe pas dans les sociétés traditionnelles, surtout quand il s’agit de sexualité ! Ce privilège accordé aux femmes renvoie au fait qu’elles tiennent une place essentielle dans l'Église, parce que, en tant que mères, elles transmettent la religion aux enfants. C'est là une réalité constante dans l'Antiquité, où les femmes définissent l'identité religieuse du foyer et à laquelle la culture hébraïque était tout particulièrement attentive : l'Ancien Testament alerte contre les dangers des mariages mixtes, avec de nombreuses anecdotes mettant en scène des autochtones qui convertissent la descendance de leurs maris juifs à leur culte « idolâtre ».

Par contraste, la seconde question, concernant le port du voile par les femmes dans l'assemblée des Chrétien.ne.s, qui englobe celles de leur tenue et de leur maintien pendant les deux principaux actes qui font l'activité religieuse chrétienne : la prière (louange à voix haute presque totalement libre) et la prophétie (parole de jugement inspirée par les anges, sur des matières a priori étrangères à la connaissance et à l'expérience du locuteur ou de la locutrice), reçoit un traitement très différent : spirituel et non pas moral. Pour répondre à cette question, Paul recourt à la théorie de l'ordre céleste, sur lequel l'ordre ecclésiastique doit se calquer et où la suprématie de l'homme sur la femme est fondée par des raisons théologiques, sur la version de la Genèse où Ève est tirée de la côte d'Adam.

    « L'homme, lui, ne doit pas se couvrir le chef, parce qu'il est l'image et la gloire de Dieu ; quant à la femme, elle est la gloire de l'homme. L'homme en effet ne vient pas de la femme, mais la femme de l'homme ; et ce n'est pas l'homme qui a été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l'homme. Voilà pourquoi la femme doit avoir un signe de sujétion sur le chef, à cause des anges [présents dans l'assemblée, avec lesquels les femmes ne doivent par entrer en contact direct, sans voile, contact direct permis aux hommes seuls]. »

Il existe, dans le texte éponyme, deux versions de la création : l'une, appartenant à la tradition sacerdotale, fait dériver les hommes et les femmes d'une créature primitive androgyne faite à l'image de Dieu : l'homme à la fois mâle et femelle ; il n'y a donc pas, dans cette version, de distinction entre hommes et femmes. L'autre version appartient à la tradition yahviste ; bâtie sur une série de jeux de mots (par exemple, l'expression « l'os de mes os et la chair de ma chair » servant à exprimer la proximité dans la parenté, est prise ici au sens propre : la femme, l'être le plus proche de l'homme, naît d'un de ses os où est resté accroché un peu de chair !), elle est plus romanesque, plus populaire et moins sérieuse, mais aura une longue postérité en ce qu'elle autorise la domination masculine.

Cependant Paul semble embarrassé par son raisonnement : si la femme est ontologiquement l’image de l'homme et l’homme l’image de Dieu, ne doit-elle pas verser nécessairement dans l’idolâtrie (le péché ultime), ramenant toujours Dieu au rang d’un homme, ne comprenant Dieu que par son identification à l'homme ? Les femmes ont-elles encore une place dans l'Église, du fait de leur penchant naturel au pire des péchés ? L'évangéliste sait pourtant cette place essentielle du fait du rôle capital qu'elles y jouent (instruction religieuse des enfants, soutien financier, mise à disposition du réseau social..., cf. Phœbé de Cenchrée, femme sans doute noble, qui fut d'un grand secours pour lui). Il se livre donc à un tour de passe-passe qui permet de les ramener dans la sphère sacrée, en en faisant les mères des Chrétiens. Elles ne valent pas en tant que femmes, mais seulement parce qu'elles ont une relation aux hommes (de mère à fils) et c'est cette relation qui leur donne une place dans l'assemblée chrétienne :

    « Aussi bien, dans le Seigneur, ni la femme ne va sans l'homme, ni l'homme sans la femme ; car de même que la femme vient de l'homme, ainsi l'homme vient par la femme, et le tout vient de Dieu. »

Le signe de sujétion se veut un rappel constamment visible aux yeux des femmes du caractère exceptionnel de leur présence dans l'assemblée et de leur participation à la vie publique sacrée des hommes : l'une et l'autre ne leur sont permises que par une grâce divine particulière. L'église est donc pour Paul une « maison des hommes », qui accueille également les anges, entités peut-être dépourvues de sexe, mais manifestement plutôt masculines, car, comme les hommes, plus proches de Dieu que les femmes ne le sont.

Le port du voile apparaît donc ici comme un détail qui n'en est pas un, puisqu'il met en jeu le statut ontologique du sexe féminin par rapport au masculin. En 53 pourtant, Paul n’attaque pas encore frontalement l’égalité de fait des femmes et des hommes dans le foyer ni certaines marques d’égalité à l’église. Les femmes ne doivent certes pas faire mine d’enseigner aux hommes ce qu’il en est de la foi, mais d’un autre côté, moyennant le port du voile, Paul ne les empêche encore nullement de prier ni même de prophétiser. Les femmes transmettent elles aussi les paroles des anges et portent ainsi jugement sur toute chose, sans débat.


Éphésiens, 5,21 – 5,33 (62 après J.-C.) :

    « Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ. Que les femmes le soient à leurs maris, comme au Seigneur ; car le mari est le chef de la femme, tout comme le Christ est le chef de l'Église, lui, le Sauveur du corps. Mais comme l'Église est soumise au Christ, ainsi les femmes doivent l'être en tout à leur mari. »

Neuf ans se sont passés et on note une contamination des réflexions relatives à la sphère spirituelle à la sphère profane. Cette extension peut être interprétée soit comme une spiritualisation du mariage, attiré par la sphère sacrée, soit comme un alignement du profane sur le spirituel.

    « Quoi qu'il en soit, pour vous, que chacun de vous aime sa femme comme soi-même, et que la femme craigne son mari. »

La symétrie qui caractérisait le mariage s'est faite asymétrie et non-réciprocité : il n'est pas demandé à l'homme de se soumettre à sa femme, ni à la femme d'aimer son mari. Apparaît ici l'opposition traditionnelle amour / crainte. Il faut rappeler que la crainte, dans l'Antiquité, est une vertu. On la doit aux divinités. Elle est le sentiment religieux par excellence, qui dévalue celui ou celle qui l'éprouve, parce qu'il surévalue celui ou celle (il a existé des déesses qui inspiraient la terreur : Inanna-Ishtar en est un parfait exemple) qui en est l'objet. La femme chrétienne doit donc avoir le même type de rapport à son mari que son mari à Dieu. Les principes ontologiques qui régissent la sphère sacrée en 53 commencent à être appliqués à un aspect de la sphère profane en 62.


Colossiens 3,18 – 4,1 (62 après J.-C.) :

On retrouve les mêmes injonctions adressées, toujours en 62, aux fidèles de Colosses :

    « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur. Maris, aimez vos femmes et ne soyez pas amers envers elles. »

La lettre précise que cette hiérarchie ecclésiastique qui s'applique au monde profane ne vaut pas que pour le mariage. Toutes les relations hiérarchiques sont sauvegardées par l'argument de la hiérarchie ontologique :

    « Enfants, obéissez en tout à vos parents, car cela est agréable au Seigneur. Pères, n'exaspérez pas vos enfants, de peur qu'ils ne se découragent. Esclaves, obéissez en tout à vos seigneurs selon la chair, non parce qu'on vous voit, dans la pensée de plaire aux hommes, mais en simplicité de cœur, par crainte du Seigneur. Quoi que vous fassiez, travaillez de toute votre âme, comme pour le Seigneur et non pour les hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur l'héritage en récompense... Les seigneurs, traitez vos esclaves avec justice et équité, sachant que vous aussi vous avez un Seigneur dans le ciel. »

Grâce à Paul, la révolution sociale, en germe dans le Christianisme, n'aura pas lieu !


1 Timothée 2,9 – 2,15 (64 après J.-C.) :

En 64, Paul, dans sa Première épître à Timothée, reformule une nouvelle fois le discours sur les femmes qu'il a élaboré au fil des années, en confirmant, par des formulations fortes, tous ses aspects les plus misogynes et les plus patriarcaux :

    « De même, que les femmes aient une tenue décente, une parure pudique et modeste : ni tresses, ni or, ni perles, ni vêtements de prix, mais plutôt des œuvres bonnes, comme il convient à des femmes qui font profession de piété. Que la femme écoute l'instruction en silence, en toute soumission. Je ne permets pas à la femme d'enseigner ni de faire la loi à l'homme, qu'elle se tienne en silence ; car c'est Adam qui fut formé le premier, Ève ensuite. Et ce n'est pas Adam qui a été dupé ; c'est la femme qui, séduite, en est venue à la transgression. Cependant elle sera sauvée par la maternité, si l'on demeure dans la foi, l'amour, la sainteté, avec la modestie. »

Le « qu'elle se tienne en silence » a sans doute justifié par la suite l'exclusion des femmes de la prêtrise et le développement d'un clergé exclusivement masculin.

Comme dix ans plus tôt, dans la Première épître aux Corinthiens, Paul s'efforce sur la fin d'adoucir un discours d'une indéniable brutalité : « Cependant elle sera sauvée par la maternité... ». Cette correction qui vient in extremis « sauver » les femmes est représentative de la position paulinienne à leur égard qui oscille toujours entre exclusion et inclusion. On relève que le processus d'exclusion donne lieu à des raisonnements longs, invoquant la plus ancienne tradition judaïque, tandis que le processus d'inclusion, plus court, donne lieu à des finasseries assez confuses. Ce mouvement d'oscillation entre exclusion et inclusion permet de faire passer les femmes de membres de droit à part entière de l'Église, qu'elles ont manifestement cru être, à de simples invitées qui ne sont telles que de façon conditionnée (par la maternité et l’éducation des enfants qui l’accompagne).

Ces épîtres de Paul sont précieuses en ce qu'elles permettent de voir le passage d'une organisation sociale en construction, où (presque) tout semble possible, où les personnes socialement marginales et exclues (prostituées, veuves, esclaves, pauvres, publicains) peuvent espérer trouver une place, à son institutionnalisation, où certains possibles sont réalisés et d'autres rejetés. On sent que le but de Paul et, à travers lui, de l'Église de Jérusalem, est d'opérer cette institutionnalisation rapidement. Elle aboutit en dix ans à une normalisation des communautés chrétiennes, où les femmes sont ramenées à la place qu'elles occupent dans la société de l'époque. Si l'« offre » chrétienne demeure intéressante, en libérant les croyant.e.s des pesants interdits et obligations religieuses pour ne s'intéresser qu'à la vie spirituelle, elle perd cependant beaucoup de son intérêt pour les femmes...