Illustration d'André Lambert, 1923.
Le
sexe est une guerre
Je
viens d'armer les Grecs contre les Amazones ; il me reste maintenant,
Penthésilée [la reine des Amazones], à t'armer contre les
Grecs, toi et ta vaillante troupe. Combattez à armes égales, et que
la victoire soit au parti que favorisent et la belle Dioné [la
mère de Vénus, par extension Vénus] et l'enfant qui, dans son
vol, parcourt tout l'univers. Il n'était pas juste de vous exposer
sans défense aux attaques d'un ennemi bien armé. Hommes, à ce
prix, la victoire serait pour vous un opprobre.
→
Ovide
reprend ici une métaphore déjà filée au livre 1, qui fait de la
séduction un combat, un affrontement. Je trouve intéressant que
cette métaphore, au cœur d'un roman libertin comme les Liaisons
dangereuses,
souvent présentée comme une création du XVIIIe siècle français,
apparaisse déjà sous la plume d'un auteur latin, pour qui elle
constituait peut-être même un cliché. Notre enseignement du
français est tellement coupé des racines grecques et latines, mais
aussi italiennes, espagnoles, arabes, perses..., de la littérature
française, ce que n'étaient pas les prosateurs et poètes jusqu'au
XIXe siècle, qui ont puisé dans cette matière étrangère en la
sachant telle, qu'il nous apprend ou nous laisse croire que, nous,
Français, si supérieurs en toutes choses, avons tout inventé, sans
devoir rien à personne : plus de modestie nous permettrait de nous
approcher davantage de la vérité.
Mais
l'un d'entre vous me dira peut-être : « Pourquoi fournir à la
vipère de nouveaux venins ? pourquoi livrer le bercail à la louve
en furie ? » Cessez de rejeter sur toutes les femmes le crime de
quelques-unes. Que chacune soit jugée selon ses œuvres.
→
Suit
une liste de figures féminines célèbres, qui appartiennent au type
de la mauvaise épouse : Clytemnestre, Hélène, pourtant justifiée
au livre 2, Ériphyle, et qui sont opposées aux épouses héroïques,
Pénélope, Alceste..., épouses chastes et dévouées, dont le
dévouement peut aller jusqu'à se sacrifier et mourir pour leur
mari.
→
Ce
troisième livre, supposé s'adresser aux femmes, laisse très vite
entendre une voix masculine apostrophant le poète et contestant son
projet égalitaire (armer identiquement hommes et femmes) : et, en
effet, ce troisième livre sera sans cesse dominé par la présence
masculine.
Jeunes
beautés, vous ferez bien de vous mêler à la foule : portez souvent
hors de chez vous vos pas incertains. La louve épie plusieurs brebis
pour en prendre une seule ; et l'aigle poursuit plus d'un oiseau dans
les airs. Ainsi une belle doit s'offrir en spectacle au public : dans
le nombre, il y a peut-être un amant que ses charmes captiveront.
Que partout elle se montre avide de plaire, et qu'elle soit attentive
à tout ce qui peut ajouter à ses attraits. Partout le hasard offre
ses chances : que l'hameçon soit toujours tendu : le poisson viendra
y mordre, quand vous y penserez le moins. Souvent les chiens
parcourent en vain les bois et les montagnes, et le cerf vient de
lui-même se jeter dans les toiles.
→
La
transposition à la séduction féminine de la métaphore de la
chasse (ici animale), usée quand elle est employée à propos des
hommes, ne va pas sans difficultés : la séduction, active chez les
hommes, devient plus
passive chez les femmes (Ovide a suffisamment répété précédemment
qu'une femme ne fera jamais le premier pas !). Il s'agit pour la
séductrice / prédatrice de faire en sorte de devenir l'objet d'une
entreprise de séduction / chasse de la part de ce qui était, au
départ, sa proie (brebis, oiseau) ; la chasseresse veut être
chassée et devient bientôt elle-même la proie : cette métaphore
paraît donc manquer de justesse. Ovide recourt alors à une autre
métaphore de la séduction féminine, plus juste, celle de la pêche,
dans laquelle la femme est à la fois le pêcheur actif et
l'instrument passif (hameçon). Cette métaphore opère une
distinction entre sujet pensant et corps agi qui me semble centrale
dans le rapport des femmes à elles-mêmes tel que l'imagine Ovide.
La
bonté des femmes
La
femme ne sait point résister aux feux et aux flèches cruelles de
l'Amour, dont les traits, il me semble, pénètrent moins avant dans
le cœur de l'homme. L'homme trompe souvent ; la femme est rarement
trompeuse : étudiez ce sexe, vous y trouverez peu de perfides.
→
Alors
que les premier et second livres multiplient les topoï négatifs sur
les femmes (légèreté, cupidité, paresse intellectuelle,
coquetterie...), voici l'un des seuls topoï négatifs, voire le
seul, sur les hommes. S'y joint l'unique exemple d'une description
positive du sexe féminin dans son ensemble. Dans le reste de
l'œuvre, Ovide ne conteste certains stéréotypes les concernant,
qu'en établissant une distinction entre elles, entre les femmes bien
et les autres.
«
Apprendre aux femmes l'art de se faire aimer »
Des
faveurs trop facilement accordées sont peu propres à nourrir
longtemps l'amour : il faut mêler à ses douces joies quelques
refus qui l'irritent.
→
Ce
conseil pour se faire désirer et raviver la flamme semble justifier
l'idée développée dans le premier livre du non qui signifie oui :
les femmes jouent la comédie du refus, parce que les hommes aiment
la difficulté. Mais dans sa première partie, Ovide enseigne aux
hommes à passer outre ce refus, qu'il présente comme factice : où
est donc l'intérêt de leur faire une difficulté dont ils ne sont
pas dupes ?
Être
un corps disponible
Songez
dès à présent à la vieillesse qui viendra trop tôt, et vous ne
perdrez pas un instant. Tandis que vous le pouvez, et que vous en
êtes encore à vos années printanières, donnez-vous du bon temps ;
comme l'eau s'écoulent les années. (...). Profitez du bel âge : il
s'envole si vite ! Chaque jour est moins beau que celui qui l'a
précédé. (...). Un temps viendra où toi, qui, jeune aujourd'hui,
repousses ton amant, vieille et délaissée, tu grelotteras la nuit
dans ton lit solitaire ; alors les amants rivaux, dans leurs
querelles nocturnes, ne briseront plus ta porte, et le matin tu n'en
trouveras plus le seuil jonché de feuilles de roses. (...). Cueillez
donc une fleur qui, si vous ne la cueillez, tombera d'elle-même
honteusement flétrie.
→
Cette
invitation au plaisir sexuel paraît très moderne et très favorable
aux femmes. Mais se profile déjà ce qui motive véritablement ce
conseil : l'intérêt qu'ont les hommes à la liberté sexuelle de
certaines femmes (celles qui ne sont pas épouses de citoyens). En
effet, Ovide évoque par deux fois les amants repoussés, les hommes
pour qui la femme ne se rend pas disponible, dont il est en fait
l'avocat, comme nous le verrons un peu plus loin.
→
D'ailleurs
Ronsard, qui reprend presque mot pour mot l'argumentaire et la
métaphore utilisés par son prédécesseur*, le fait très
clairement, bien plus ouvertement qu'Ovide, dans un but intéressé :
la femme n'est invitée au plaisir, à cueillir « dès aujourd'hui
les roses de la vie », que pour satisfaire le désir d'un homme dont
elle ne veut pas au départ, que pour accepter de coucher avec un
homme plus âgé qu'elle. La menace de la vieillesse et de la
solitude, la dévalorisation du corps féminin vieillissant
atteignant par anticipation le corps féminin jeune, la
dévalorisation de la femme toute entière par celle de son corps,
tout cela doit la rendre moins regardante sur ses propres désirs et
plus disponible au désir masculin.
*
Pierre de RONSARD (1524-1585), Sonnets
pour Hélène, extrait :
Je
seray sous la terre et fantaume sans os :
Par
les ombres myrteux je prendray mon repos :
Vous
serez au fouyer une vieille accroupie,
Regrettant
mon amour et vostre fier desdain.
Vivez,
si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez
dés aujourd'huy les roses de la vie.
Cueillez
donc une fleur qui, si vous ne la cueillez, tombera d'elle-même
honteusement flétrie.
→
L'image
est parlante... en apparence du moins !
La
première fleur à cueillir peut-elle être celle qui va se flétrir
et mourir (le corps féminin vieillissant puis mort) ? Ovide
inviterait-il les femmes à anticiper la destruction du temps, à se
détruire avant qu'elles ne soient détruites par le temps qui passe
(cueillir une fleur entraîne sa destruction à court terme) ? Cette
injonction serait alors une autre formulation du célèbre « Il faut
vivre vite, mourir jeune et faire un beau cadavre » (James Dean ?),
vivre brièvement mais intensément. Ce choix est valorisé par la
dévalorisation de la vie longue (« honteusement », « flétrie »).
D'un
autre côté, cette fleur cueillie est sans aucun doute le plaisir
choisi et pris activement, un plaisir qui recèle en lui une
dimension de destruction, de prédation*. Conseiller à des jeunes
gens de cueillir le plaisir en « cueillant » des femmes serait un
conseil audible et applicable, sexe et destruction étant fréquemment
associés dans la pensée masculine (destruction de l'hymen, de la
pureté, de la réputation...), mais il s'agit d'une destruction qui
n'englobe pas le sujet qui y procède. Les femmes peuvent-elles faire
leur une pensée qui associe leur plaisir à leur destruction, la
sexualité au danger et à la mort ? Encore une fois, j'ai le
sentiment qu'Ovide demande à ses « écolières » d'adopter
volontairement un rapport masculin à elles-mêmes, de faire le choix
actif d'une sexualité qui les désavantage et les détruit, de
reproduire, dans la dissociation du sujet féminin entre son esprit
et son corps, l'opposition homme / femme. Et en cela, Ovide n'est
guère original : je crois bien que toute la société patriarcale
nous porte à penser en homme notre corps de femme.
Cette
association entre plaisir-sexe et destruction est d'autant plus
étonnante que tout le passage qui suit s'attache à en démontrer la
fausseté : on pourrait donc en conclure que l'image de la fleur est
mal choisie ; personnellement je pense qu'elle participe de ce
système de double discours qu'affectionne tant Ovide, qu'elle est
révélatrice de cette pensée changeante, flottante, qui en fait une
sorte de baroque avant l'heure.
*
Je me permets de rappeler ici que la prédation ne concerne pas que
les espèces animales, mais s'applique aussi aux végétaux. Le
prédateur n'est pas qu'un chasseur- pêcheur, c'est aussi un
cueilleur. Le strict parallèle entre prédateur et carnivore,
fréquent dans les discours virilistes, est donc faux : il y a des
prédateurs végétaliens.
Ne
refusez point à l'ardeur de vos amants les plaisirs qu'ils
sollicitent. S'ils vous trompent, qu'y perdez-vous ? Tous vos
attraits vous restent, et, vous dérobât-on mille faveurs, ils n'en
seraient pas même altérés. Le fer, le caillou s'usent,
s'amincissent par le frottement ; mais cette partie de vous-mêmes
résiste à tout, et vous n'avez point à craindre pour elle les
mêmes effets. Un flambeau perd-il sa lumière en la communiquant à
un autre flambeau ? Doit-on craindre de puiser de l'eau dans le vaste
Océan ? - Il ne faut pas, dites-vous, qu'une femme se donne ainsi à
un homme. - Qu'y perd-elle ? répondez : de l'eau qu'elle peut puiser
encore à pleine source. Non, ma voix ne vous conseille pas de vous
prostituer ; mais elle vous défend de redouter une perte imaginaire
: de semblables dons ne peuvent vous appauvrir.
→
Comme
souvent chez Ovide, ce passage offre un curieux mélange de «
féminisme », le mot est mal choisi, mais je n'en trouve pas
d'autre, et de machisme : d'une part, Ovide encourage la liberté
sexuelle des femmes et rappelle que multiplier les partenaires ne les
abîme ni ne les prive d'aucun bien (beauté, pureté, valeur...), ce
qui est très positif. Pour ce faire, il s'appuie sur une suite
d'exemples tirés de la physique, où paradoxalement le don n'est pas
une perte. Mais il le fait moins en vue du bien-être des femmes, de
leur épanouissement, que pour assurer la satisfaction sexuelle des
hommes. Les femmes ne doivent pas priver les hommes de ce qui ne leur
coûte rien : le but est de faire des femmes des corps à
disposition. Si elles n'y ont pas d'avantages, elles n'y ont pas non
plus de désavantages ! À aucun moment, Ovide enseignant aux amantes
l'art d'aimer, n'oublie qu'il est un homme.
N'être
qu'une belle apparence
J'allais
presque vous avertir de prendre garde que vos aisselles n'offensent
l'odorat, et que vos jambes velues ne se hérissent de poils. Mais ce
n'est point aux filles grossières du Caucase que s'adressent mes
leçons, ni à celles qui boivent les eaux du Caïque. À quoi bon
vous recommander de ne point laisser par négligence noircir l'émail
de vos dents, et de laver tous les matins votre bouche avec une eau
limpide ? Vous savez emprunter à la céruse sa blancheur
artificielle, et au carmin les couleurs que la nature vous a
refusées. Votre art sait encore remplir les lacunes d'un sourcil
trop peu marqué, et voiler, au moyen d'un cosmétique, les traces
trop véridiques de l'âge. Vous ne craignez pas d'animer l'éclat de
vos yeux avec une cendre fine, ou avec le safran qui croît sur les
rives du Cydnus...
→
Ces
lignes inaugurent le long chapitre du livre 3, consacré aux soins
du corps chez la femme. Le livre 1 délivrait également aux hommes
des conseils concernant leur apparence, mais ceux-ci tenaient en
quelques phrases, dominées par l'interdit du trop.
Ovide
place donc les soins apportés au corps féminin comme un préalable
à la séduction et aux relations sexuelles, ce qui nous paraît, à
nous femmes du XXIe siècle, un discours normatif très répandu.
Pourtant il n'a rien d'évident au Ier siècle. Certains poètes
avant lui, notamment son grand modèle, Properce, ont vivement
critiqué le soin que portent les femmes à leur beauté : une femme
qui se fait belle s'apprête à tromper son amant !
Ici
rien de tel, mais une grande bienveillance à l'égard de cette
culture de la beauté qu'ont adoptée les femmes romaines*, qui les
oppose d'ailleurs aux autres femmes, aux barbares incultes, et que
leur reprochent donc les éternels contempteurs des mœurs modernes
du temps.
*
Tout ce passage repose sur la prétérition (figure de rhétorique
consistant à déclarer que l'on ne parle pas d'une chose alors qu'on
le fait) : Ovide dresse la liste des soins d'hygiène et des
techniques cosmétiques dont les femmes romaines sont censées ne
rien ignorer.
Il
ne faut pas toutefois que votre amant vous surprenne entourée des
petites boîtes qui servent à ces apprêts. Que l'art vous
embellisse sans se montrer. (...) : que de choses nous choquent quand
nous les voyons faire, et nous plaisent quand elles sont faites ! Ces
statues, chefs-d'œuvre du laborieux Myron, ne furent jadis qu'un
bloc inutile, qu'une masse informe. Il faut battre l'or pour en faire
un anneau ; les étoffes que vous portez ont été une laine
malpropre. Ce marbre fut d'abord une pierre brute : maintenant,
statue fameuse, c'est Vénus toute nue, exprimant l'eau de ses
cheveux humides. Ainsi, laissez-nous croire que vous dormez encore,
lorsque vous travaillez à votre toilette : (...). Pourquoi
saurais-je à quelle cause est due la blancheur de votre teint ?
Fermez la porte de votre chambre, et ne me montrez pas un ouvrage
imparfait. Il est une foule de choses que les hommes doivent ignorer
: la plupart de ces apprêts nous choqueront, si vous ne les dérobez
à nos yeux. Voyez ces décors brillants qui ornent la scène :
examinés de près, ce n'est qu'un bois recouvert d'une mince feuille
d'or. Mais on ne permet aux spectateurs d'en approcher que lorsqu'ils
sont achevés : ainsi ce n'est qu'en l'absence des hommes que vous
devez préparer vos attraits factices.
→
Toute
féministe reconnaîtra dans ce passage l'injonction paradoxale,
toujours d'actualité, qui enjoint aux femmes de se faire
belles en employant l'artifice et de paraître être belles
naturellement. Il s'agit là d'une des nombreuses injonctions
auxquelles les femmes sont en butte.
→
Mais
cette beauté naturelle, pourtant produite par l'artifice, c'est ce
sur quoi se fonde l'art pour les Anciens, pour qui il est une
recherche de l'effet qui cache ses moyens. D'où les nombreuses
comparaisons à la sculpture, à l'orfèvrerie et, moins prestigieux,
à la fabrication des étoffes précieuses. Certes appliquer au corps
féminin les règles qui président à la création artistique, leur
donner le même but : faire naître le sentiment du beau, c'est faire
peser sur les femmes une lourde responsabilité, leur donner un enjeu
de plus, quand elles en sont déjà accablées. On peut y voir aussi
une valorisation du corps féminin comparé à une œuvre d'art, et
de la femme, artiste et créatrice d'elle-même, maître d'œuvre et
création en même temps. Il me semble que ces deux visions
coexistent dans le féminisme.
Ne
mange pas chez toi avant de venir dîner, mais à table, arrête-toi
avant d'être rassasiée et reste un peu en-deçà de ton appétit.
Si le fils de Priam voyait Hélène dévorer gloutonnement, de dégoût
il dirait : « Quelle sotte conquête j'ai faite là ! »
→
Nouvelle
injonction bien connue des femmes : cacher son appétit, ne pas
montrer d'excès dans la satisfaction de ses besoins naturels,
sachant que les femmes qui mangent du bout des dents sont également
souvent moquées.
Elle
l'a bien mérité !
Quel
spectacle honteux qu'une femme étendue par terre, gorgée de vin !
Elle mérite que le premier venu la prenne. Elle ne peut non plus, à
table, s'abandonner au sommeil sans courir de risques : le sommeil
permet ordinairement bien des choses qui offensent la pudeur.
Invitation
(bis) à la jouissance
Femmes,
que le plaisir circule jusque dans la moelle de vos os, et que la
jouissance soit également partagés entre vous et votre amant ;
qu'elle s'exhale en tendres paroles, en doux murmures ; que les
propos licencieux aiguillonnent vos doux ébats. Et toi, à qui la
nature a refusé la sensation du plaisir, que ta bouche du moins, par
un doux mensonge, dise que tu l'éprouves. Malheureuse est la femme
chez laquelle reste insensible et engourdi cet organe qui doit
procurer à l'un et à l'autre sexe les mêmes voluptés.