J'entendais il y a peu quelqu'un se demander si le mot de garde-robe pouvait s'appliquer au vestiaire masculin, attendu que les hommes ne portent pas de robe. Cette interrogation me sembla en dire beaucoup sur notre époque.
Aujourd'hui, la robe est le vêtement des femmes par excellence ; s'habiller en robe pour un homme constitue une transgression et paraît mettre en danger la virilité, voire la dignité de l'homme (confère l'appellation dépréciative des juges par certains internautes : "les hommes en jupe").
Pourtant cet état de fait n'a pas toujours existé.
En effet, les juges, mais aussi les avocats, les professeurs d'université, l'entourage du pape et le pape lui-même, les prêtres intégristes..., portent, non pas des jupes, mais bien des robes ou leur version modernisée et raccourcie. Il s'agit de professions qui sont et se réclament les héritières d'une longue tradition, de professions par nature conservatrices, dont le vêtement porte la trace et affirme l'ancienneté.
Il faut aussi se rappeler de nos cours d'histoire du secondaire et de la fameuse "noblesse de robe" propre à l'Ancien-Régime, pour trouver une nouvelle preuve du port de ce vêtement par les hommes.
Dans cette rubrique intitulée "Des hommes en robe", j'aborderai la question de la robe dans l'histoire du costume masculin, ainsi que des accessoires perçus aujourd'hui comme plutôt féminins (talons, maquillage, bijoux, corset...). J'évoquerai également certains cas célèbres de travestissement et la signification qu'on peut leur donner.
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